‘Jésus lui dit: Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? Toi, suis-moi.’ (Jean 21/22)
Toi, suis-moi! Trois mots qui m’interpellent parce qu’ils me placent face à moi -même, comme Pierre, l’apôtre, a été placé face à lui-même.
Trois mots porteurs de sens pour ma vie, mais aussi pour tout un chacun, car cette interpellation, tous, nous pouvons l’entendre et je dirais même, nous devons l’entendre.
Parce que ce verbe impératif de Jésus à Pierre à une portée pédagogique pour chacune de nos vies et l’enseignement qui en découle, si bien compris, peut produire dans nos vies un état d’esprit salutaire tant pour notre vie personnelle que pour notre service dans le corps de Christ .
Une impulsion personnelle:
Dans une société où le ‘quand dira-t-on’ est un souci quotidien, où le ‘se fondre dans la masse’ est conseillé pour passer inaperçu et ne pas être pointé du doigt.
Jésus, par le ‘Toi, suis-moi!’ nous invite à nous recentrer sur l’essentiel, nous-même, en tant qu’individu. Face à l’appel que Dieu m’adresse je lui dois une réponse personnelle, individuelle parce que le salut est individuel et comme tel, demande de chacun, une réponse individuelle.
Cet impulsion a pour enseignement premier la compréhension du choix personnel. Ce n’est pas mon héritage religieux qui fait de moi un enfant de Dieu, même si le dépôt transmis par nos parents, par l’Église, peut être ce qui favorisera une réponse positive à l’appel que Dieu nous adresse à travers le ‘Toi, suis-moi!’
Le ‘Toi, suis-moi!’ nous enseigne que c’est moi, personnellement, en tant qu’individu, qui suis appelé à suivre le Sauveur. C’est aussi pour cela que Jésus dans le début du verset 22 semble être agacé par l’interpellation de Pierre, d’où son : ‘Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe?’ autrement dit pourquoi tu penses à ton ami, tu te laisses distraire de ce que je t’ai dit, pense à obéir à mon impératif: ‘Suis-moi!’
‘Toi, suis-moi!’ Toi, à qui j’ai adressé un appel, une direction à suivre. D’ailleurs le verbe grec akolouthéo a pour sens: suivre celui qui précède, se joindre à sa suite, accompagner. Oui, Toi, je te veux à ma suite, compagnon de route et de service.
C’est pour cela que le ‘Toi, suis-moi!’ exclu la distraction par quoi que ce soit (voir 2Tim 2/4), mais nous invite à un engagement total, entier, complet, sans regard en arrière. C’est mon être entier qui s’engage à la suite du maître et de ce qu’il attend de moi.
Un engagement irrévocable:
De notre part et de la part de Dieu, c’est cela aussi le ‘Toi, suis-moi!’ Dieu qui m’appelle à sa suite pour continuer son œuvre même si j’ai des failles, des lacunes ou que sais-je… Le ‘Toi, suis-moi!’ de Jésus à Pierre est un ordre de marche pour un service personnalisé. C’est Pierre à qui Jésus adresse cet appel, bien précis: ‘Pais mes brebis‘ et Pierre est invité par le ‘Toi, suis-moi!’ à y répondre librement mais pleinement en prenant conscience qu’aucune négligence n’est souhaitée. Suivre, c’est prendre une direction, c’est entamer une démarche volontaire.
En l’occurrence suivre Jésus, annoncer l’Évangile, payer de sa personne, se donner pour l’autre à l’image de Christ.
Le ‘Toi, suis-moi!’ est une réponse qui engage totalement notre personne, tout notre être à répondre présent à la requête qui nous est adressée en sachant qu’il n’y a pas de retour en arrière parce que Dieu ne se repent pas de son appel.
C’est pour cela, aussi, que Dieu s’engage irrévocablement vis-à-vis de celui à qui il adresse le ‘Toi, suis-moi!’. De même, qu’Il attend de l’appelé un engagement total. Lui, en premier montre l’exemple ‘Toi, suis-moi!’ c’est-à-dire viens à ma suite, je vais te frayer le chemin, je t’ouvre la route et en cas de danger, je serai ton bouclier.
Le ‘Toi, suis-moi!’ c’est Dieu qui nous assure sa présence dans notre engagement pour lui et son œuvre qui, comme toujours, nous précède, nous montrant la direction à suivre et pour notre vie personnelle et dans son service.
Prenons conscience que Dieu ne nous sera jamais redevable. En nous disant ‘Toi, suis-moi!’, déjà, Il se donne comme guide, comme repaire, et nous savons combien nous en avons besoin.
Un appel salutaire pour notre vie et pour notre service pour Dieu:
Le ‘Toi, suis-moi!’ de Jésus à Pierre est salutaire pour la suite de sa vie. Par cet appel, Jésus enracine Pierre dans une double réalité.
Premièrement, Jésus lui montre que reniement et couardise sont pardonnés et oubliés.
Deuxièmement, Pierre, par cet appel, reçoit également un encouragement puissant. Qui produira, chez lui, le changement radical que nous verrons au début du livre des Actes où Pierre devient réponse pratique à l’appel que Jésus lui a adressé.
Le ‘Toi, suis-moi!’ créera, chez lui, la conviction que pardonner et aimer de Dieu. Il lui doit tout. Maintenant, en retour, il répond en se donnant à son Seigneur en suivant ses traces.
Mais cela produira également, chez lui, un changement total d’attitude. Lui, le fougueux devient le suiveur du maître, il marche dans ses empreintes et sa vie montre que Christ est avec lui et dirige sa vie. Cette transformation, nous la voyons tout au long de sa vie.
‘Toi, suis-moi!’ a produit cette conversion intérieure, qui a rejailli sur ses gestes publiques dont les Actes des apôtres sont un témoignage.
Et nous, avons-nous entendu résonner dans notre vie le ‘Toi, suis-moi!’? Quelle leçon retirer pour notre vie personnelle?
Le ‘Toi, suis-moi!’ doit résonner dans nos cœurs comme une preuve d’amour, le Dieu créateur, tout puisant, m’aime et m’invite à le suivre. Il s’intéresse à ma personne, ne pas l’entendre, c’est soit ne pas écouter, soit être distrait ou se laisser étouffer par les soucis de la vie comme Jésus lui-même nous le raconte dans la parabole du semeur.
À chacun d’examiner sa vie… mais il y a une certitude qui d’écoule de Jean 21/22 c’est qu’une fois avoir entendu le ‘toi, suis-moi’, notre vie ne peut être comme avant et Pierre en est l’exemple.
Et en définitive le ‘toi, suis-moi’ n’est-il pas tout simplement l’appel à quitter tout ce qui nous empêche de vivre la vraie vie qui, elle, ne peut se réaliser qu’en Christ!
Celui qui a le fils a la vie, celui qui n’a pas le fils n’a pas la vie (1Jn 5/13). Amen!